Programme des séminaires

Croisant sciences sociales, sciences de l’ingénieur et sciences de la nature, ce séminaire rend compte de l’avancée des recherches sur la nature en milieu urbain. Se tenant (environ) une fois tous les deux mois, chaque séance offre un lieu de rencontre entre chercheurs de différentes disciplines et acteurs de la ville.

Lieu : Salle A301 du Bâtiment Bienvenüe de la cité Descartes. Accès par le PC sécurité au 12 boulevard Copernic, 77455 Champs-sur-Marne.
Les séances ont lieu les lundis après-midi, en salle A301.
Tenez vous informé des actualités du groupe transversal en vous abonnant à sa liste de diffusion.
Le séminaire est ouvert à toutes et à tous, il ne nécessite aucune inscription préalable.

Même si nous encourageons vivement la présence pendant le séminaire, vous pouvez assister au séminaire en ligne via ce lien.

Accès téléphonique :
Code de la conférence : 0180736728
Tel : 09 88 83 00 10
Depuis un mobile : 0988830010,,0180736728#

 

Année 2023

  • Lundi 20 mars, 14h-16h : « Accueillir et cohabiter avec les animaux en ville : Relations aux oiseaux et aux mammifères sauvages dans le Grand Paris ».
    Séance présentée par Mary Capon et Alizé Berthier.

La présence d’animaux sauvages au cœur de la métropole parisienne, encouragée par des politiques pro-biodiversité, pose des enjeux à la fois d’accueil de cette faune et de cohabitation avec les citadins. Cohabiter avec les animaux urbains suppose que les humains acceptent de partager leurs territoires de vie, or cette acceptation dépend notamment des espèces considérées, de facteurs socio-culturels mais aussi spatiaux. Accueillir les animaux sauvages suppose également que soient réunis des modalités paysagères et de prise en charge. À partir d’un dialogue entre deux travaux de thèse en géographie, menés entre 2014 et 2021 dans la Métropole du Grand Paris, nous proposons d’interroger les conditions de cet accueil et de cette cohabitation à partir d’une étude plurispécifique mammifères-oiseaux.

  • Lundi 17 avril, 14h-16h : « La perception de la valeur écologique des espaces publics riverains. Le cas de la ville de Valdivia, Chili ».
    Séance présentée par Karen Andersen

Face au défi contemporain de concevoir des solutions urbaines basées sur la nature, nous sommes confrontés à la question de savoir comment concilier les objectifs de protection des écosystèmes et de la biodiversité avec les intérêts des usagers et leur perception des espaces publics. Il est postulé que la conception de l’espace public affecte la conservation de la valeur écologique, étant pertinente lorsqu’elle est située dans des zones urbaines consolidées, comme c’est le cas des rivières urbaines de la ville de Valdivia. S’appuyant sur une évaluation multicritères, qui intègre à son tour une méthodologie des itinéraires avec les usagers, cette recherche vise à fournir des recommandations sur les facteurs et les critères qui favorisent une relation doublement bénéfique, tant pour la société que pour l’environnement dans les espaces riverains.

  • Lundi 22 mai, 14h -16h : « Production de la Nature Urbaine : le travail des jardiniers et des agriculteurs urbains ».
    Séance présentée par Emilie Balteau.

Sociologue, Émilie Balteau se penche sur des transformations urbaines en lien avec l'action publique, appréhendées du point de vue des représentations et des pratiques des acteurs impliqués - du côté de l'espace vécu comme de l'espace conçu. Son travail présente la spécificité de se traduire sous forme de films de recherche.

Elle présentera le documentaire qu'elle a réalisé dans le cadre de la Chaire Aménager le Grand Paris (EUP) (sous la direction de Taoufik Souami et Ana Torres). Intitulé "L'aménageur et l'agriculteur", ce film d'une petite heure entre dans les coulisses de l'organisation d'une ferme péri-urbaine, le Ferme de l'Envol à Brétigny-sur-Orge (IDF), dans le contexte d'aménagement/reconversion de la Base Aérienne 217. Il dépeint la manière dont les acteurs tâchent d'organiser la ferme pour répondre à des enjeux de différents ordre (environnemental, social, économique) et comment cette organisation met en jeu la rencontre entre monde urbain et monde agricole.

  • Lundi 5 juin, 14h-16h : « De la propreté urbaine d’Haussmann aux changements globaux. Rupture ou renouvellement de l’hygiénisme ? » 
    Séance présentée par Sabine Bognon et Aurélien Ramos.

Si la propreté urbaine est souvent considérée comme le parent pauvre des services urbains, elle constitue pourtant un vecteur privilégié pour interroger les relations entre la ville, son environnement vivant et matériel. Née de l’hygiénisme à l’époque industrielle, comment la propreté urbaine évolue-t-elle dans le contexte de la transition socio-écologique ? Nous nous intéressons à l’intégration des enjeux environnementaux et écologiques dans les routines de travail, les pratiques des agents et les plans stratégiques de services urbains. En nous appuyant sur des enquêtes de terrain auprès des services de gestion et d’entretien dans quatre villes françaises, nous montrons la persistance d’une approche technicienne de la propreté urbaine, dans le prolongement d’une modernisation environnementale des services sans que la prise en compte de la biodiversité urbaine ne parvienne à se défaire d’une vision du vivant comme menace ou nuisance potentielle.

  • Lundi 3 juillet, 14h-16h : « Chicago à la Nouvelle Orléans : Suivre le cours des rivières pour penser le tournant environnemental de l’urbanisme ».
    Séance présentée par Jennifer Buyck.

Ma présentation se propose de suivre le cours de rivières en partant du Lac Michigan au bord duquel se trouve Chicago, métropole du Nord-Est des États-Unis et en descendant ensuite plein Sud, suivant les rives du Mississippi pour en rejoindre son delta débouchant dans le Golf du Mexique. Pourquoi ces deux territoires ? Car la métropole de Chicago et ses rivières tout comme le delta du Mississippi et son sol sont des lieux paradigmatiques de la relation entre ville et environnement. S’y pose avec intensité la question de l’artificialisation des ressources naturelles mais aussi celles de l’impreévisibiliteé – de l’évolution du vivant – et de l’irréversibilité – de la disparition du vivant. Mais c’est aussi car, bien que distants d’environ 1500 km, ces deux lieux sont connectés et appartiennent à un même bassin hydrographique. De façon artificielle, Chicago est en effet une des « sources » du Mississippi dont La Nouvelle Orléans se situe elle à l’embouchure. Parler de ces deux lieux, à la fois source et embouchure du Mississippi, c’est alors appréhender quelque chose de « grand » dont l’échelle nous dépasse, c’est aussi appréhender quelque chose d’interconnecté, qui n’est pas sans rappeler la Dark Ecology de Timothy Morton. C’est aussi prendre, dans une moindre mesure, la mesure de l’anthropocène ou tout du moins de celle de son ancrage dans le champ de l’urbanisme et de l’aménagement. Ainsi, c’est en décrivant ces deux lieux que je propose de penser – ensemble – le tournant environnemental de l’urbanisme. Ces deux immersions par le texte seront accompagnées d’images en mouvement.