Moutons et ruches sur le Campus Descartes : où et dans quel but ?

Moutons et ruches sur le Campus Descartes : où et dans quel but ?

Paul Chastanet, Koffi Kolia, Nicolas Marquès, Eddy Pelcat et Celia Thiero.

Mouton d’Ouessant broutant de l’herbe, le 28/11/19.
Les ruches, vues du bâtiment Bienvenüe,
le 28/11/2019. Photo 2

La cité Descartes créée en 1983, s’inscrit dans le cadre du projet d’aménagement de villes nouvelles à l’Est de Paris, qui répond à un objectif d’équilibrage de l’agglomération parisienne, déjà̀ développée à l’Ouest, et à la création de logements. L’espace de la Cité Descartes a été conçu comme une articulation entre un espace de production urbain et un lieu qui tient à se rapprocher de la nature construite. C’est un cluster qui réunit des entreprises, des chercheurs, des enseignants, des étudiants, dont l’objectif affiché est de réfléchir à l’innovation urbaine future. La Cité Descartes est également un site d’expérimentations, avec de nombreux équipements permettant de faire des tests. Les espaces sur lesquels nous allons nous focaliser sont l’espace de la bibliothèque Georges Pérec et celui de l’École d’Urbanisme de Paris (EUP).

Dans un contexte de changement de représentations de la nature qui vise à favoriser la biodiversité, différents campus du territoire français produisent une nature urbaine renouvelée, par le biais de diverses actions. Celle-ci s’est effectuée notamment depuis l’article 55 de la loi dite “Grenelle I” datant du 3 août 2009, qui les contraint à mettre en place un “plan vert” qui visent à mobiliser les facultés autour du développement durable. Les actions varient en fonction des campus. Certaines facultés respectent ce plan vert pour diverses raisons : par obligation, ou pour se rapprocher d’une vision de la ville qui se veut plus écologique. Cette loi permet la prise en compte du développement durable dans l’enseignement et la recherche, avec des formations par exemple en école d’architecture de Paris, de Bretagne, de Clermont- Ferrand ou encore de Toulouse, où il y a des pôles dédiés au développement durable. Et au niveau des actions pour le développement durable, il y a par exemple le tri des déchets comme à l’université de Strasbourg ou encore une semaine consacrée au ramassage des déchets à l’université de Bordeaux Montaigne en 2018.

Mais notre sujet va s'orienter sur l’implantation d’espèces animales, qui est un rapport relativement nouveau à la nature. Précédemment, il y avait un rapport fort à la nature qui passait par la flore. Comme le faisait remarquer N.Blanc et M.Cohen en 2002 : « peu de géographes ont véritablement travaillé la question de l'animal avec la même profondeur que celle du végétal ou du minéral.», et en 2003 : « l’animal n’est pas considéré comme un élément structurant de l’espace urbain, à la différence du végétal, dont l’implantation s’inscrit à la fois dans un ordre esthétique et dans une visée hygiéniste». De plus, cela se remarque bien dans les politiques urbaines, avec par exemple les trames vertes, un des éléments imposés par la loi Grenelle II aux urbanistes, aménageurs notamment, et qui, comme son nom l’indique, se concentre sur « la préservation et la remise en bon état des continuités écologiques » (LOI n°
2010-788 du 12 juillet 2010 – art 21), ce qui signifie une focalisation sur les espaces, et principalement la flore. En savoir plus.