Dans la littérature scientifique, les cas d'étude ne manquent pas, mais adoptent principalement les cadres conceptuels et théoriques qui ont été élaborés pour l'aire géographique d'appartenance. Par ailleurs, les approches sont souvent très segmentées entre les travaux sur l'usage du sol (qui plus est dans ses différentes variantes, usages des sols résidentiels, industriels, commerciaux, etc...), les pratiques et les modes de vies, les formes urbaines ou la gouvernance de ces espaces. L'ambition du réseau est, au contraire, de construire des comparaisons internationales (encore rares, à l'exception notable des comparaisons entre Europe et Amérique du Nord) et interdisciplinaires qui interrogent la façon dont des contextes géoculturels spécifiques territorialisent ces processus d'urbanisation, et, ouvrent ainsi des pistes nouvelles pour leur compréhension. Ce faisant, nous situons nos investigations dans le champs de l'urbanisme comparatif (comparative urbanism) et relationel (relational urbanism) qui aspirent à décloisonner la connaissance scientifique entre les villes du Nord et du Sud à produire des théories urbaines "de-occidentalisées". Dans cette perspective, nous envisageons d'interroger les cadre conceptuels et théoriques relatifs à l'urbanisation diffuse et éventuellement de les déconstruire à la lumière de nos comparaisons.
Présentation du projet
L'objectif de ce projet est d’abord de structurer un réseau international pour fédérer des institutions de recherche et des chercheurs travaillant sur l’« urbanisation diffuse ». Par cette expression, nous désignons des processus et des modes d’urbanisation plus ou moins denses et discontinus, sur des territoires étendus où la coexistence de formes hétérogènes (urbaines, rurales, industrielles, etc.) donne lieu à des configurations socio-spatiales hybrides. Ces processus d’urbanisation sont massifs et se déclinent sous une variété de formes et de modalités qui ont reçu des dénominations spécifiques selon les terrains et aires géoculturelles où ils sont étudiés (citons par exemple la città diffusa en Italie, le périurbain en France, les edge cities en Amérique du Nord, le desakota en Asie du Sud-Est et Chine).
L'objectif du projet
L'objectif du projet est de fonder un réseau international pour fédérer des institutions de recherche et des chercheurs travaillant sur "l'urbanisation diffuse".
Par cette expression, sont désignés des processus et des modes d'urbanisation plus ou moins denses et discontinus, sur des territoires étendus où la coexistence de formes hétérogènes (urbaines, rurales, industrielles, etc...) donne lieu à des configurations socio-spatiales hybrides. Ces processus d'urbanisation sont massifs et se déclinent dans une variété de formes et de modalités qui ont reçu des dénominations spécifiques, parmi lesquelles la cità diffusa en Italie, le périurbain en France, les edges cities et la post-suburbanization en Amérique du Nord, le desakota en Asie du Sud-est et Chine. Ces processus interrogent en profondeur ce qu'est l'urbain aujourd'hui, que ce soit dans ses formes (la densité, la dispersion, l'interface ville/campagne), les rapports avec les centralités, les modes de vie de ceux qui y résident et l'habitent (la mobilité, les pratiques de consommation ou de loisir), la gouvernance de ces espaces en apparence peu planifiées, ou dans la structuration de méga-régions urbaines. Est-ce que l'urbanissation diffuse "fait ville" ? Le cas échéant, pour qui, et selon quelle perspective d'analyse peut-on parler de "ville diffuse" ? Ces questionnements généraux cadrent les recherches menées par les membres du réseau.
Les deux axes de recherche
Dans le long terme, nous souhaitons adopter une méthode heuristique, ouverte aux questions qui pourraient émerger au cours du processus de recherche. Néanmoins, sur le court terme (notamment les deux premières années de fonctionnement du réseau) nous envisageons de focaliser nos investigations autour de deux axes de questionnement principaux, avec l'objectif de fédérer et de structurer notre équipe de recherche.
Le premier axe produira une réflexion comparative sur les différents cadres conceptuels et théoriques qui ont été façonnés pour appréhender l'extension territoriale des processus d'urbanisation diffuse dans des contextes géographiques divers.
Le deuxième axe développe une approche de recherche centrée sur les processus d'urbanisation diffuse. Il examinera notamment le poids des logiques individuelles privées dans la production de la ville diffuse.
La plate-forme du réseau international
Le réseau s'appuiera sur la création d'une plate-forme informatique portée par le LABEX Futurs Urbains, qui aura un double objectif :
Animer le réseau, rendre visibles et fédérer nos initiatives et celles de nos partenaires étrangers, aussi bien pour les évènements organisés (séminaires, colloques, journées d'étude, terrains communs, etc...) que pour les publications à venir (ouvrages, actes de colloques, etc...).
Produire, dans une optique comparative, des ressources spécifiques sur les villes diffuses : des analyses et un travail sur les définitions et les concepts utilisés dans le monde scientifique et politique pour décrire et analyser les villes diffuses ; une veille internationale sur les questions d'urbanisation diffuse ; mais, aussi des working papers, des études de cas, des comptes-rendus collectifs de terrain, des entretiens avec les acteurs de la ville diffuse, des ressources audiovisuelles, etc... Nous chercherons ici à construire progressivement avec nos partenaires un cadre méthodologique partagé pour tendre vers la comparabilité.
L'objectif sera de lancer des opérations de recherche comparatives de plus grande ampleur, pour lesquelles on peut difficilement se passer de partenariats forts avec des organismes de recherche locaux, et dont les apports potentiels à la compréhension des phénomènes peuvent être importants.
Pour en savoir plus sur les objectifs de DCUN, ses actions et ses partenariats, visitez sa plateforme internet (en anglais) : https://dcun.hypotheses.org/.