Présentation du projet

La notion de service public et les fonctions des professionnels des métiers de la ville

Une grande partie des fonctions assurées par les professionnels des métiers de la ville relèvent des services publics, qu'elles soient assurées par des entreprises publics ou privées. Mais la notion même de service public et les fonctions qui y sont rattachées sont dans la dernière période en profonde mutation. La redéfinition des missions assignées à ces entreprises formellement par contrat ou dans la vision qu'en ont les usagers, affecte fortement leurs modes d'organisation. Les moyens financiers, matériels et humains qui leur sont alloués déterminent les moyens dont disposent les professionnels pour l'accomplissement de leur travail. Dans le même temps le travail des professionnels de la ville semble de moins en moins défini par une description précise de leurs activités, mais de plus en plus par une assignation à une relation de service extensive. Quel est alors le sens que ces professionnels de la ville peuvent donner à leurs actions pour réaliser leur travail, le sens que celui-ci prend dans leurs relations avec les usagers et les habitants et le sens qu'il prend pour eux mêmes dans l'accomplissement de leurs activités ?

L'évolution rapide des villes et des agglomération et le quotidien des professionnels de la ville

Les villes et leurs agglomérations sont en évolution rapide. Elles sont prises dans un large mouvement d'étalement spatial. Par ailleurs les rythmes sociaux qui les animent sont de plus en plus désynchronises. Comment ces évolutions affectent les professionnels de la ville, leurs conditions de travail, le contenu et l'organisation de leurs activités ?

Peut-on parler de ces métiers comme d’un ensemble ? Le fait de contribuer au fonctionnement d'une ville leur confère-t-il suffisamment de similitude ou de cohésion pour justifier une catégorisation spécifique ? Quels seraient dans ce cas les ressorts ou les fondements de cette cohésion : viennent-ils du partage d’un même univers d’exercice, de rapports sociaux particuliers, d’une culture ou de formes d’identification propres ? de méthodes ou de savoirs distinctifs ? La ville constitue-t-elle un principe pertinent de spécification des groupes professionnels et de différenciation d’une place occupée dans la division du travail ? Donne-t-elle lieu à la production de savoirs professionnels caractéristiques ? De quelle manière s’articule-t-elle avec d’autres principes de délimitation des contours des groupes professionnels, d’ordre technique, organisationnel, symbolique, institutionnel ou juridique ? Il s’agit en somme d’interroger simultanément les principes structurants qui définissent l’urbain (quels sont les critères et les limites permettant de considérer un métier comme « urbain » ?) et les fondements de la notion de groupe professionnel (quel type de catégorisation définit-elle de façon propre ? comment s’imbrique-t-elle avec d’autres formes de groupement social et de catégorisation ?)

Les relations entre les professionnels de la ville et les usagers

Ces groupes professionnels qui font concrètement fonctionner la ville sont à des degrés divers en contact avec les usagers. Ce public, citadins ou personnes de passage bénéficient de leurs services plus ou moins directement. Pour certains types de professionnels les usagers sont assez loin comme pour les égoutiers ou au contraire très proches comme pour les conducteurs de bus par exemple. Certains groupes professionnels sont invisibles pour les usagers comme les agents de l'adduction d'eau par exemple et d'autres en revanche très visibles comme les agents de sécurité. Comment se construisent alors les rapports entre ces professionnels et les usagers. Quelles sont leurs relations dans des interactions concrètes et comment se construisent de part et d'autre les représentations réciproques ?

L'intégration des fonctions du métabolisme urbain dans les métiers de la ville

Comme le champ des fonctions à examiner apparaît très vaste, vouloir entrer dans l'étude des métiers de la ville d'emblée par l'ensemble des fonctions serait assurément une ambition difficile à tenir. Aussi nous proposons de commencer ce travail plus modestement par les fonctions du métabolisme urbain et les métiers qui assurent ces fonctions : adduction distribution d'eau, assainissement égouts épuration, enlèvement d'ordures nettoyage balayage, tri et traitement des déchets, distribution d'énergie (gaz, électricité, chauffage urbain), réseaux de télécoms (câble, fibre optique, hertzien, vidéosurveillance) voirie trafic (régulation) stationnement, parcs et jardins espaces verts, etc..

Une partie considérable des fonctions du métabolisme urbain est liée à des opérations de transport : transports de voyageurs avec les transports en commun par voie ferrée en souterrain (Métro, RER) ou en surface (Tramway) ou par route (Bus), transports de marchandises, à la fois en tant que livraisons urbaines à des entreprises et des commerces, à des particuliers, mais aussi enlèvement de gravats de chantiers ou d'ordures ménagères, approvisionnement en matériaux de chantiers, etc.. Les métiers qui ont la charge de ces fonctions de transport font déjà objet d'un séminaire de recherche (TMP Transports et Mondes Professionnels) dont les résultats peuvent être mobilisés ici.