Le post doctorat s’inscrit dans les activités du groupe ville et numérique du LABEX futurs urbains et doit contribuer à alimenter une réflexion nodale pour ce groupe qui rassemble des chercheurs intéressés par les effets du numérique sur la ville.
L’hypothèse d’une recomposition du paysage économique de l’offre urbaine, de l’apparition de nouvelles entreprises et d’une nouvelle privatisation est discutée depuis plusieurs années. L’attention a tout d’abord porté sur des majors du numérique qui investissaient un domaine nouveau, et sur quelques expériences IBM à Nice et Montpellier, Toshiba sur le projet Lyon Confluence, Cisco à Issy les Moulineaux. Une partie de ces opérations semblent aujourd’hui ne pas avoir tenu leurs promesses. Les offres de start up sont l’objet de prix, label et foires mais ont été peu analysées de manière systématique. Les grandes plateformes comme Uber, Google, Blablacar, Citymapper offrent des services directement aux habitants des villes qui se place plus à côté de l’offre des villes qu’au service de celles-ci. Plus récemment les grandes entreprises de services urbains, proches des villes et rompues aux routines de la délégation de service public semble revenir sur le devant de la scène avec des projets intégrés ambitieux à Angers (Engie, Suez, La poste) et Dijon (Bouygues et Suez). On observe également toutes les figures d’hybridation entre ces types d’acteurs économiques.
L’entrée des majors du hardware numérique a été la première étudiée, celle des plateformes a également été couverte par Antoine Courmont, la question de l’adaptation des entreprises délégatrice de service public est également posée depuis les travaux d’Isabelle Barraud Serfati et suivi de manière thématique par Maxime Huré sur les vélos ou de manière territoriale par plusieurs thèses en cours au Latts. Les connaissances sur la part du marché occupée par des start up sont plus éclatées. On ne dispose que quelques informations sur des start up qui offrent des capacités de mise en lignes de données administratives (comme les services « ma ville dans ma poche »), des possibilités d’expression de la population dans une perspective de civic tech, ou des possibilités de mise en relation sur une plateforme.
La connaissance de l’évolution du marché sur les segments associés aux développements les plus avancés de l’ingénierie et du big data est la plus faible. La quête de labels de la ville la plus innovante conduit à une fuite en avant dans l’exhibition de développements technologiques de plus en plus sophistiqués, il ne s’agit plus seulement de traiter des données en masse et en temps réel mais il faut faire de la block Chain ou mobiliser des méthodes d’apprentissage automatiques par réseaux de neurones. Souvent pourtant derrière l’annonce du développement de « l’intelligence artificielle » se révèlent en fait des méthodes d’analyse de données ou de modélisation des plus classiques. Des méthodologies mobilisant les réseaux de neurones sont cependant effectivement utilisées dans des contextes urbains. C’est le cas pour les voitures autonomes (reconnaissance de panneaux routiers, identification de vélos, …) ? pour le repérage de mouvements de foules anormaux dans le métro, pour la sémantisation automatique dans le building information modeling…
L’enjeu du post doc est d’offrir de premiers aperçus de l’évolution de l’offre la plus proche de l’ingénierie. Quelle est la forme des entreprises qui investissent ce marché (start up, segments de majors du numériques ou d’entreprises délégataires de services public). Comment ces entreprises trouvent-elles un marché, sur quel business model, avec quelle clientèle, quels partenariats.
Responsables scientifiques du Groupe Transversal à contacter : Gille Jeannot - Jeannot@enpc.fr
Date limite d'envoi du dossier de candidature : 30 octobre 2020 (au plus tard)
Contact pour envoyer le dossier de candidature : Catherine Alcouffe (Responsable administrative) : catherine.alcouffe@enpc.fr