Activités urbaines et environnement

Les travaux scientifiques du LABEX Futurs Urbains porteront, dans les prochaines années, sur l'exploration des enjeux environnementaux des pratiques urbaines et de la gestion urbaine (activités urbaines au sens large). Par «défis environnementaux», il est entendu, à la fois, les défis pour les espaces urbanisés considérés comme des environnements (milieux de vie) et les défis en termes de relations entre les zones urbanisées et l'environnement à différentes échelles (local, régional, planétaire…).  Les trois priorités identifiées sont :

  • Production d'environnements urbains : expansion, contrôle, commercialisation. Les dimensions des environnements urbains qui sont la cible d'actions délibérées de la part des pouvoirs publics et des acteurs du «capitalisme urbain» ne cessent de croître en nombre et en diversité. Les «solutions basées sur la nature», qui visent à améliorer les qualités physiques, sensorielles et sanitaires des zones urbanisées (qualité de l'air, microclimat, environnement sonore, paysages…), prolifèrent également. Ces «communs urbains» peuvent être appropriés à des fins commerciales (bâtiments à air purifié, parcs payants, solutions de climatisation…), un processus qui doit être examiné dans ses implications pour les inégalités. L'étude d'espaces proches de la nature en marge des opérations de développement urbain (friches urbaines, guérilla jardinage…) offrira une vision en contrepoint de ces processus de commercialisation à différentes échelles (parcelle, îlot, quartier, ville…).

  • Évaluation environnementale des espaces urbanisés (production, gestion, pratiques). La production urbaine comporte des risques en termes de pression sur les terres et sur certaines ressources, la perte de terres agricoles, la dégradation des espaces naturels, la perturbation du cycle de l'eau, la détérioration de la qualité de l'air ou les atteintes à la biodiversité. L'évaluation environnementale actuelle des projets de développement semble partielle, incomplète et inadéquate par rapport à l'échelle, la complexité et l'urgence des enjeux, notamment parce que ses approches sont trop spécifiques et les procédures d'évaluation trop ciblées. Cette réalité exige le développement d'approches innovantes qui combinent l'analyse du cycle de vie, l'étude du métabolisme territorial et la géographie des inégalités environnementales, et portent une attention explicite aux modalités de mise en œuvre des outils d'évaluation ainsi conçus.

  • Économie circulaire, circuits courts et recyclage face au défi du métabolisme territorial. Examiner les impacts des activités humaines sur l'environnement urbain signifie comprendre, pour ne pas dire mesurer, les effets métaboliques des formes contemporaines de circularité locale et d'autonomie dans les flux de biens, de matériaux, de ressources et d'énergie. Au regard des premières études, qui semblent révéler des incertitudes importantes sur les «vertus métaboliques», au niveau territorial, de ces flux locaux, les notions d'économie circulaire et de recyclage posent de nouvelles questions sur la production, les pratiques et la gestion des espaces urbains .