Présentation du projet

Les sociétés et singulièrement les villes constituent d'importantes consommatrices de biens, matières et d'énergie, que ce soit directement sur leur territoire ou indirectement par les matières, bien et services qu'elles importent ou exportent. Le métabolisme urbain désigne ainsi l'ensemble des processus par lesquels les villes mobilisent, consomment et transforment ces ressources (Barles, 2008). Sont ainsi concernées les flux entrants de matériaux de construction, d'eau, de produits alimentaires, de combustibles, mais aussi les flux sortants d'émissions, de déchets ou encore de produits finis.

L'analyse du métabolisme urbain présente un grand intérêt pour l'analyse du rôle environnemental des villes et de leur résilience. Elle donne à voir la matérialité de la ville comme les activités productives qui la constituent.

Les activités scientifiques du Groupe Transversal s'articulent autour de trois axes de recherche :

Identifier quantitativement et qualitativement ces flux, et en éclairera les déterminants (morphologie urbaine, caractéristiques structurelles de la ville…).

Le premier axe de ce groupe transversal cherchera à identifier quantitativement et qualitativement ces flux, et en éclairera les déterminants (morphologie urbaine, caractéristiques structurelles de la ville…). Quelle est la place de chaque type de flux dans le métabolisme urbain et la performance écologique des villes ? Cet axe considérera également la part relative des importations et des exportations, les villes actuelles ayant tendance à importer trop de ressources et à exporter trop de nuisances et de déchets. Il s’agira enfin d’évaluer l’impact, notamment environnemental, de ces flux, en considérant également les enjeux logistiques souvent occultés.

les modalités d’une transition vers une économie sobre et circulaire.

Le deuxième axe considèrera les modalités d’une transition vers une économie sobre et circulaire. L’économie circulaire, en tant que modèle économique, se développe à partir des années 80 (Winans et al., 2017). Le terme d’économie circulaire est employé pour désigner un système fonctionnant en boucles fermées. Il s’agit de promouvoir la transition vers un nouveau modèle économique dans lequel « la valeur des produits, des matières et des ressources est maintenue dans l’économie aussi longtemps que possible et la production de déchets est réduite au minimum » (EC, 2015), ce qui nécessite le bouclage des flux d’énergie et de matière (Fondation Ellen Mac Arthur, 2012). Le groupe transversal questionnera la manière dont la circularité des flux de matières peut être pensée et mise en œuvre sur les territoires urbains à différentes échelles (du projet de s’agira également de s’intéresser aux conséquences de ces projets sur la ville et ses relations avec les territoires périurbains et ruraux alentours, sur la dynamique de structuration de filières de réemploi, de valorisation autour de ces projets, et sur les usages, les pratiques et les métiers des acteurs de la ville. Le groupe traitera enfin de modalités de mise en œuvre d’une économie circulaire :quels sont les freins légaux et économiques à l'adoption de ce modèle économique? En quoi les business models circulaires, fondés sur des activités de réutilisation et de recyclage organisées collectivement, permettent-ils aux entreprises de créer et capter de la valeur de manière pérenne ?

La gouvernance de l'économie circulaire

Ce groupe transversal questionnera enfin la gouvernance de l’économie circulaire. Les années 2010 (Feuille de route de la Commission Européenne et travaux de la Commission Européenne) marquent un temps d’appropriation de l’économie circulaire par les acteurs publics européens. En France, de plus en plus de territoires, au sens administratif, communiquent sur des stratégies ou des pratiques d’économie circulaire.L’économe circulaire est pensée comme un levier de développement territorial, entraînant des effets positifs pour les territoires (création d’emplois, valorisation de flux d’énergie et de matière, limitation de la consommation de ressources rares et non renouvelables). Les stratégies d’économie circulaire sont orientées vers un modèle de développement territorial reposant sur la coopération entre acteurs et la constitution de symbioses localisées. Cependant, les modes de cette coordination ne sont pas interrogés. Concrètement, il reste à définir quels types d’acteurs réunir dans une stratégie d’économie circulaire et comment.La sobriété est encore moins intégrée dans les politiques mais elle ressort clairement aujourd’hui comme étant le levier principal permettant de maintenir les grandes régulations planétaires dans les limites compatibles avec l’épanouissement futur de l’humanité et sera intégrée dans les travaux relatifs à la gouvernance